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De quelles valeurs parles-tu? De l'habillage chevaleresque ou des actes?


L'habillage chevaleresque du bushido est un conte, une berceuse qui flatte l'ego, pour enfin se sentir noble, franc, loyal, magnanime, bref étincelant de tous les poncifs cinématographiques qui ont magnifié Charlton Heston (Ben Hur) et Toshiro Mifune (Les 7 samouraïs)!

Pour la réalité des actes, essaie de voir le véritable moteur pas toujours propre de toute organisation (le pouvoir et le flouze), et tu comprendras l'utilité des habillages magnifiques. Ce qui est drôle c'est qu'on trouve le même type de fonctionnements dans des fraternelles qui se réclament idéologiquement de "Lumières" mais qui en réalité restent dans les ténébreux secrets de leurs affaires.

Différencier toujours les habits des actes... c'est le b-a ba du vigilant.
le judo a perdu son âme depuis longtemps.

OCULOS HABENT ET NON VIDEBUNT

bonne soirée

Je pratique modestement le kendo : je ne prétend pas aux valeurs humanistes, philosophiques des classes sociales anciennes.

Simplement, il faut faire le geste de saluer l'adversaire.
En kendo, chaque cours commence et finit par le salut. A chaque fois qu'on change de partenaire, on se salue mutuellement... Bref, c'est un réflexe pavlovien.
En boxe professionnelle (un des premiers sports professionnels) on se salue.
En réalité, nos pensées (les plus inavouables) nous appartiennent.
Le fait qu'il y a un enjeu aussi grand soit-il, selon moi, n'est pas une excuse à mauvais comportement.
Comme j'ai dit, jusqu'à présent, il y en a qu'un seul qui s'est laissé aller.

"L'habillage" pour quelqu'un "du peuple" (comme moi) est important.


Si on parle du "fond", j'essaie de suivre des exemples modernes comme EIGA ou nos sensei français.
Ils disent qu'il vaut mieux éviter de chercher une cause extérieure à soi-même de son propre échec.
C'est plus rentable.
En tous cas, pour moi, jusqu'à présent çà marche (et pas qu'en kendo !)

A mon avis il aurait fallu une sanction, car autrement ca risque de faire jurisprudence

Par contre je voulais de ma propre expérience : mon fils fait du judo depuis 3 ans et il a 6 ans. Et bien ses professeurs leur apprennent l'Étiquette dans le dojo. Bien entendu ils ne sont pas tous parfaitement calme et bien droit pendant le za rei et leurs salut est un peu "à la sauvette" quand ils travaillent ensemble mais ils n'ont que 6 ans mais ils sont déjà habitué à ça.
Par contre peut être que dans le judo pro on ne prend pas 5 minutes pour rappeler la politesse de ceux qui vont représenter la France

La raison d'une impolitesse peut être sanctionnée : conviction raciste, incident diplomatique etc...

Mais Mauvais perdant : c'est affligeant.
Effectivement, on peut gronder en les raisonnant un peu des enfants de 6 ans... Mais un candidat à "la légende du Grand Judo"

En tant que français, j'ai un peu honte vis à vis du public japonais et des médias internationaux.

Je pense qu'il a dû quand même se faire remonter les bretelles par ses sponsors (ils ne plaisantent pas avec leur image, surtout quand le résultat n'est pas au rendez-vous !)

Je persiste à être content de faire du kendo (sans me prendre pour un samourai !) même si on se fait chambrer par les pratiquants de judo

Ce ne fut pas toujours le cas, il fut un temps où déroger à ces codes était synomyme de seppuku...

Oui ces temps sont révolus, et je crois que ces seppukus ne sont pas la motivation première des pratiquants d'arts martiaux du XXI ème siècle... (Quoique j'aimerais savoir également auprès de spécialistes de l'histoire du Japon si le seppuku était si pratiqué que ne veut le faire croire le cinéma)
Quand bien même, un suicide ritualisé n'apporte aucun plus à l'Etre, ni "valeur", sauf si un conditionnement du mental (l'habillage) a été efficace...
Objectiment, je ne vois pas en quoi un couteau dans le bide équivaut à un retour en grâce ou un pardon, ou un honneur lavé... Cette équivalence de valeurs est un conditionnement.

Dis-moi comment ta religion ou ta culture envisage la mort et je saurais comment t'envoyer au casse-pipe.
Les conditionnements aussi sont des armures qui empêchent de nager... Le bushido comme d'autres.

En fait le seppuku avait de nombreuses origines, ce n'était pas seulement une condamnation, il était réservé au samurai, ce dernier pouvait se faire seppuku uniquement pour montrer qu'on n'était pas d'accord avec son Daimyo. Le seppuku le plus "spectaculaire" était le Junshi cad le suicide collectif de l'ensemble des samourai à la mort de leur maître (à noter que l'auteur de l'Hagakure est un samourai interdit de junshi). Cette pratique sera vite interdite par le shogunat car elle éclaircissait trop les rangs des samourai.

Pour pouvoir comprendre le suicide au Japon, il faut se référer à leur culture et à leur attitude devant la mort, totalement différente de la notre.

On s'écarte un peu du sujet initial
mais puisqu'on est dedans...

Voici un bouquin que j'ai trouvé plutôt intéressant et complet sur la "mort volontaire au japon"
http://www.amazon.fr/mort-volontaire-au ... 2070723682

Pas besoin de comprendre le suicide rituel au Japon, ni s'y connaître en histoire des samourai pour regarder le film de Kobayashi : HARAKIRI (titre français) et pourquoi pas l'apprécier...
(je n'ai pas d'action dans la société de production, c'est un film des années 60 mais on le trouve en vidéo)

Je possède ce film, très bien fait mais une connaissance des divers liens entre daimyo, samurai et ronin permet de mieux comprendre ce qui est non pas dit mais suggéré, autrement dit permet de lire entre les lignes.

Ce film de Kobayashi dénonce précisément la portée des conditionnements qui mènent les hommes aux actes les plus absurdes, les plus vains, pour ne pas dire les plus idiots.
Kobayashi s'est élevé contre les "valeurs" du bushido qui réapparaissaient dans les années soixantes (cf Mishima...) Dans ce film précisément il ne les a en aucune manière magnifiées, au contraire.

Très curieusement en Occident on ne voit pas l'aspect rebelle et pamphlétaire du film contre le retour du nationalisme qu'il dénonce. On ne retiendrait que le courage des samouraïs "promus" au suicide.....

Serait-on plus intégristes que les japonais eux-mêmes?

Japonisme quand tu nous tiens...

le japonisme ou la japonite aigüe? cette fièvre gauloise bien sympathique...
Après tout, on aime fiévreusement chez nous... souvent sans discernement.

En tous cas, un superbe film primé dans des festivals de cinéma...

Peut -être bien des congrès philosophico-socio-politico historiques en ont parlé ?

On ne retiendrait que le courage des samouraïs "promus" au suicide.....

Je n'ai pas retenu çà contrairement à Raoul.
Sans dévoiler le scénario qui est un bijou d'horlogerie, les suicidés n'étaient ni courageux, ni lâches mais contraints.
Je crois qu'on appréciera beaucoup ce film dans le contexte social actuel.
Les héros de ce film sont animés par un sentiment d'injustice et les spectateurs avec eux, c'est la réussite de ce film !