ineditof a écrit:
...Finalement, je pense que le kototama, jumon, shingon, zen, kotohe, kotomuke, influences boudhistes, etc... ont été digéré, dans le kendo, pour faire ce que tu dis, une sorte de langage du "ventre". Il n'y a plus de mots...
Le fait d'avoir un "langage du ventre", ne developpe t-il pas une communication exclusivement fondée sur une strate instinctive/"animale"/comportementale ?
Dans ce cas, cette communication, ce langage non verbal, peut favoriser des stigmates et des préjugés....
Le fait de "parler avec le corps", de manière intensive, telle une situation de combat, me donne à penser qu'elle se suffit à elle mème, et pourrait créer une possibilité de réduction dans sa capacité d'expression en dehors du combat...
Comme si cette communication ne pouvait pas se faire autrement, qu'elle en prenait sa forme comme seule principe existant possible, et qu'un "autrement" devenait tout au moins, mineur et non essentiel....
Pourtant ce sont les mots qui nous ramènent à notre espèce et société humaine, et nous distinguent de l'espèce animale...
La forme de l'expression serait donc, la seule comprise pour organiser une rencontre humaine lambda...
Hors une situation de combat n'est pas forcément en premier lieu, une forme d'expression dégageant un principe équilibrant et d'aisance, au sens de sécurisant du terme, favorisant la confiance pour la communication et la découverte d'autrui...
Le kotodama semble pourtant porter d'autre actifs, à principe "équilibrant" justement....
Le principe de l'attaque au kendo, est me semble t-il, un principe d'aller vers l'avant, d'aller à la rencontre, vers l'autre, de saisir ou de créer l'ouverture...
Y aurait-il une contradiction/opposition entre ce que porte le kotodama comme principe de reliance et de recherche d'harmonisation, et la forme d'expression du combat de kendo avec la notion de "couper les liens" de l'attaque, pour "imposer" la coupe, via le son du kiai, sensé exprimer la menace et l'affirmation ?
Mais lorsque qu'il y a "imposition" dans l'affirmation, il n'y a pas forcément harmonisation, je dirais mème qu'il peut y avoir soumission et non-communication....
Pourtant, sans "attaque", ce n'est plus l'expression et le langage du kendo qui parle...
Alors, si le kotodama représentant l'expression humaine d'avant les mots, "est digéré" dans l'action du kendo, comment se vit-il et à quel moment ? Dans un comportement "animal", uniquement instinctif ?
Dans ce cas, l'humain serait au service de l'instinct, et non l'instinct au service de l'humain...
Cela ne serait plus de l'expression humaine alors, mais de l'expression vivante tout court, sans distinction d'espèce...
Cela nous réduit à une position de développement d'un instinct primaire lié exclusivement à la survie et à son exploitation, et non à l'enrichissement d'une communication à échelle humaine, c'est à dire perceptible à travers nos différents codes sociaux, qui a justement dépassé le stade de survie et n'a plus les mèmes besoins existantiels....
Y aurait-il un phénomène de "regression" à vivre pour accéder à la compréhension du kotodama dans le kendo ?