Je dois être un c.., mais l'analyse de ce scientifique ne me ressemble pas trop binaire, genre flic gentil-flic méchant, clown blanc-auguste, masculin-féminin...et comme le disait Groucho Marx " il est difficile d'avoir tort quant on fait soi-même les question et les réponses" et puis je pars du principe que "je" est un autre

et comme dirait Clint Eastwood "les avis c'est comme les trou du cul , tout le monde en a un"
voici quelques citations d'un pourfendeur de bêtises (pour ne pas dire conneries...un peu de tenue nous sommes sur le comptoir) humaine le grand Pierre Desproges.
"Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question."
ou encore cet extrait d'un tribunal des flagrants délires que je ne ratais pour rien au monde sur mon petit poste de radio pendant la pose cantine de mes années d'études où l'invité était François de Closet
LA RIGUEUR SCIENTIFIQUE
Ce n'est pas moi qui l'affirme, Dieu me retourne, c'est Fucius qui l'a dit (et il avait oublié d'être con) : "Une civilisation sans la Science, ce serait aussi absurde qu'un poisson sans bicyclette."
Aussi bien allons-nous procéder scientifiquement. Pour savoir si Nantes est bien en Bretagne, prenons une Nantaise. Une belle Nantaise. L'oeil doit être vif, le poil lisse. Portons-la à ébullition. Que constatons-nous ? Nous constatons que la Nantaise est biodégradable. De cette expérience nous pouvons immédiatement tirer une conclusion extrêmement riche en enseignements, que je résumerai en une phrase : "Nantaise bouillue, Nantaise foutue."
C'est prodigieusement intéressant direz-vous, pour peu que vous soyez complètement tarés, mais cela ne nous dit pas avec précision si la Nantaise est bretonne, ou con, ou les deux.
Qu'à cela ne tienne.
Nous allons procéder à une deuxième expérience. Pour cette expérience, nous n'aurons pas besoin d'une Nantaise. Son petit chat suffira (quand je dis chat, je pense au minou, pas à la chatte). En effet, comme tout le monde le sait, les chats authentiquement bretons sont les seuls chats au monde qui transpirent. Si nous arrivons à démontrer que les chats de Nantes transpirent, nous aurons par là même prouvé au monde médusé par tant de rigueur scientifique que les chats de Nantes sont bretons. Or si les chats sont bretons, les Nantaises aussi, ou alors il y a de quoi se flinguer.
Donc prenons un chat nantais, que nous appelerons A pour plus de commodité. A l'aide d'un entonnoir que nous appelerons Catherine, en hommage à Catherine de Médicis dont la contenance stupéfia son époque, et que nous lui enfonçons profondément dans la bouche, gavons-le de deux ou trois litres de white spirit. Attention : la pauvre bête va souffrir atrocement, c'est pourquoi nous vous conseillons de lui couper préalablement les pattes ou de mettre des gants de cuir avant de commencer le gavage.
Quand minou est gonflé de white spirit, prenons un mérou, que nous appelerons François, parce que certains l'appellent François. Portons-le à ébullition. Tandis que le mérou bout, approchez-vous du chat. Enflammez une allumette. Que se passe-t-il ? Eh bien c'est simple, quand le mérou bout le chat pète, alors qu'au contraire, quand le chat bout, le mérou... pauvre animal.
Alors, alors, bande de nullités ignares, qu'est-ce que cela prouve scientifiquement ? Tout simplement, cela prouve à l'évidence que le chat nantais est bien un chat breton. Car si ce chat gavé d'essence explose près d'une flamme, cela prouve bien qu'il transpire, non ? Et s'il transpire, c'est qu'il s'agit bien, CQFD, d'un chat breton, car seuls les chats véritablement bretons sont poreux, comme le souligne magnifiquement le splendide hymne de la Bretagne libre :
Ils ont des chats poreux, vive la Bretagne.
Ils ont des chats poreux, vivent les Bretons.
Croyez-moi, seule la science...
Vivons heureux en attendant la mort, Pierre Desproges, © Editions du Seuil, Novembre 1983